En préambule, un grand merci pour tous vos messages de soutien par sms ou via Facebook pendant et après la course.
Voilà, c'est fait, je suis Centbornard, certes le mot est moche mais l'effort est beau. Depuis que je cours, je me suis toujours dit que pour mes 50 ans, je m'offrirai un 100 bornes. 2014, c'était le moment.
Cela faisait trois mois que je me préparais pour faire mon 1er 100 Km. Très peu de personnes étaient au courant. J'avais trop peur, non pas de les décevoir en cas d'échec, mais simplement, je n'étais pas sûr de pouvoir enchaîner les entraînements, et de m'aligner sur la course.
Depuis quelques années, j'ai un peu tendance à me blesser régulièrement. Etre sur la ligne de départ était, pour moi, déjà une victoire.
Au niveau des entraînements, sur les différents forums, il y a plusieurs méthodes et j'ai donc suivi... la mienne. J'ai presque doublé ma préparation Marathon en effectuant à peu près 80 km de course à pied par semaine sur 4 sorties. Puis, j'ai baissé ma vitesse de croisière pour arriver à 10Km Heure environ.
J'ai effectué ma dernière sortie longue sur le Marathon du Médoc (15 jours avant) en 5h. L'idée pour moi était de voir si je pouvais tenir 5 h sans problème. Ce fut fait et, sans aucune douleur, du jamais vu, rien, pas la moindre sensation de fatigue les jours suivants. J'étais dans le vrai.
Le rush au retrait des dossards (Ph : L'Bagnard Kikou)
J'ai emmené en covoiturage deux supers coureurs, Carole et Emir, plus connus sous le nom des Lapins Runners. Nous avons partagé ce moment magnifique ensemble, enfin.. à quelques heures près sur le parcours !
L'attente des accompagnateurs au km7 (ph.LBagnard Kikou)
J'ai effectué le premier Marathon sous cette forte chaleur en 4h40 sans problème. Puis, une fois franchi la ligne de ce premier 42km195, comme si quelque chose s'était cassé, le Mur, plus de jus, plus rien, le néant. Comme si le fait de n'avoir jamais dépassé la barre des 42 m'avait bloqué. Je me suis assis pendant 20 mn sur une marche et j'ai pesé le pour et le contre, le corps contre l'esprit. Devais-je abandonner pour sauver mon corps quitte à perdre le moral ? (dans le vrais sens du terme). Quelle fut longue cette réflexion... Puis, je me suis dit qu'il fallait que je cours au moins jusqu'au 50ème pour franchir un nouveau seuil. Après, je serai dans la régression des kilomètres, donc pour le moral, beaucoup plus facile. Allez mon gars, il faut repartir, parce qu'effectivement en cas d'abandon, je pouvais récupérer mon physique en 3/4 jours, mais je mettrais plusieurs semaines avant de retrouver un mental.
Je me suis lancé sur la route pour atteindre le 50ème, mais là, toujours pas de jus, impossible de courir, j'allais galérer jusqu'au Viaduc de Millau. Je devais repartir dans la descente mais, perclus de crampes, je ne pouvais pas courir. J'alternais alors marche et course, soit environ 100 m de course pour 900 mètres de marche. A ce rythme là, 5Kmh, il me faudrait 10 heures pour finir la course. Je l'avais integré dans ma tête.
J'étais déshydraté, et ce n'était pas faute de boire ! J'ai bu plus de 6 litres d'eau rien qu'avec mon sac d'hydratation. Je l'ai rempli 3 fois, sans compter les différentes boissons aux ravitos, coca, eau, eau glucosé, bière etc.. Déshydraté avec des douleurs aux dos. Je me suis arrêté pour des massages, pour consulter un médecin... Il n'y avait rien à faire, abandonner ou poursuivre... donc poursuivre.
Sous le soleil exactement, sous le soleil.... (ph.LBagnard Kikou)
Sur la route, j'ai croisé des amis, L'Bagnard, Patrick, Tony, Stéphane, Dominique, Greg, Samuel... Carole en pleine forme, qui avait déjà 10 km d'avance sur moi, alors qu'au premier Marathon, les Lapins Runners avaient 20 mn de retard. Mais croiser Carole sans Emir, c'était surprenant !
Grand moment de récupération dans les différents gymnases... avant de repartir (ph.LBagnard Kikou)
A Sainte-Affrique, lors du ravitaillement, Emir me rejoignait. Nous avons alterné marche et course jusqu'au 80ème, il faisait déjà nuit.
Au 80ème, il a pu repartir plus vite, comme un Lapin de Garenne. Je l'ai vu disparaître dans la nuit, et je le remercie pour ces 5km communs.
Soins de podologue pour quelques coureurs (ph.LBagnard Kikou)
Le doute dans la nuit.. une petite pause souvent salvatrice avant de reprendre la route (ph.LBagnard Kikou)
A partir du 85ème, je buvais du petit lait, plus que 15, 14, 13 ...bref le bonheur ! J'avais l'impression de courir plus vite. Le 90ème arrivant, c'était juste royal, comme au 39ème Km sur Marathon, la fin est proche, la même sensation et la vision de la ligne d'arrivée approchante.
Clap de fin des 100 km, avec une arrivée en 15h42mn38 et les retrouvailles avec mes Lapins préférés. Puis, après une très courte nuit, retour sur Paris.
Donc, même si le temps est loin de mon objectif premier de 12h, je suis content et fier d'être Centbornard et surtout d'avoir repoussé mes limites. FINISHER.
100 BORN TO BE ALIVE!!
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